Ma Rencontre avec la Rose – L’œuvre au Noir du Cœur

Au commencement… j’étais en feu.

Un feu jeune, affamé, rebelle. Nous sommes en 2010, aux prémices du grand bouillonnement du New Âge. Je cherche frénétiquement des clés, des réponses aux mystères de la vie, aux douleurs de l’âme. À cette époque, YouTube n’était qu’un vague écho, les enseignements encore cachés dans les replis silencieux des livres et des rencontres fortuites.

Je traverse ma première nuit noire… mais je ne le sais pas encore. L’alcool et la beuh sont mes anesthésiants, des pansements sales sur des plaies béantes. Mon âme crie, mais mes sens sont saturés. Alors je danse. Je m’arrache du monde chaque week-end, dans des raves où le son me traverse comme une épée de lumière, la tête plongée dans les enceintes, les pieds battant le sol, le cœur suspendu entre ciel et terre. Ma quête de l’absolu passe par la transe, par la sueur et l’oubli.

C’est dans ce chaos béni que je rencontre un thérapeute, alchimiste, kabbaliste, professeur de yoga du son. Il deviendra mon mentor, mon miroir, mon illusion aussi. À cette époque, je l’idolâtre. J’apprendrai plus tard que tout enseignant porte ses propres ombres, que l’illusion est la première porte du chemin. C’est le piège du chercheur : confondre la lumière qu’on cherche avec celui qui la reflète…

Pendant 8 longues années, je me livre à l’Œuvre au Noir, l’alchimie de l’ombre. Chaque semaine, je viens à lui. Il ne m’explique rien : il m’immerge. Il me fait travailler dans ma propre matière, celle que je fuis. Je bois ses enseignements comme une assoiffée, je chante les mantras, je m’abandonne aux souffles, aux formes, aux silences. Je découvre la puissance du son sacré, la même extase qu’en teuf, mais sans artifices.

Parmi toutes les pratiques, la méditation de la Rose du Cœur revient comme un fil rouge. Il en explique la symbolique subtile, l’élan d’amour qu’elle éveille. Mais moi… je n’y ai pas accès. J’étouffe dans mes ténèbres.

Je suis encore trop pleine de rage, de rejet, de confusion. Je vomis l’Église, je renie le Christ, je confonds l’un et l’autre.

Je porte en moi la colère ancestrale des femmes brûlées, des corps soumis, des vérités étouffées. L’Église a massacré en son nom. Elle a violé la mémoire du Féminin sacré. Et je hurle contre ce Dieu d’autorité, froid et patriarcal, imposé par la force. La Rose ? Elle est encore fermée, son parfum inaccessible. Trop de poison dans mes racines.

🌹 Marie-Madeleine, l’Amoureuse indomptée 🌹

Puis… quinze ans plus tard, Marie-Madeleine me retrouve.

Un simple podcast. Une voix. Et soudain, les digues cèdent. Je pleure. Mais pas des larmes humaines — des larmes d’âme. Mon ventre se souvient. Ma poitrine se déchire. Quelque chose en moi se redresse, se redéploie. C’est Elle, la Compagne, la Marginale, la Porteuse d’huile et d’Amour. Celle qu’on a salie, effacée, réduite au silence.

Elle revient, non pas pour condamner, mais pour aimer.

Je comprends que la guérison du monde passe par la réconciliation du féminin et du masculin sacrés. Que la Rose, foulée aux pieds par des siècles de dogmes, doit refleurir. Madeleine est l’initiée, la gardienne du message christique originel. Et je me rappelle. Des initiations anciennes remontent. Mon cœur redevient autel.

🌹 Le Rapé de la Rose — Une Alchimie du Pardon 🌹

C’est au Pérou, lors de ma diète, que la Rose revient pleinement à moi.

Chaque matin, pendant trois mois, je prends un rapé à la Rose, accompagné de l’Esprit du Tabac. Une médecine divine. La force verticale du tabac m’enracine, me redresse. La douceur horizontale de la rose m’ouvre, m’embrasse. Je ressens en moi la Croix vivante : l’axe de la matière et celui du cœur. Je deviens cette intersection sacrée.

Et Madeleine est là, chaque matin, dans le souffle, dans l’odeur, dans l’oubli du moi. Elle m’enseigne sans mots. Elle m’enlace, elle me désarme. Je découvre enfin le véritable message du Christ : un état de conscience d’union, où tout est Amour.

🌹 Le Pardon — L’Œuvre au Rouge 🌹

Alors, je pardonne.

Je pardonne à l’Église ses crimes. Je pardonne aux hommes leurs ignorances. Je me pardonne mes errances, mes colères, mes jugements.Je rends à Dieu ce combat qui ne m’appartenait pas.Je choisis l’Amour.

Non pas un amour naïf ou soumis, mais l’Amour alchimique, celui qui transforme la colère en lumière, la blessure en ouverture, l’exil en retour. Je ne veux plus lutter contre, mais marcher avec.

Je redeviens humble disciple de la Vie.

De la Rose.De Madeleine.

Du Christ vivant en chaque être.

Et toi… es-tu prête à te laisser traverser par la Rose ?

À rendre les armes, et ouvrir les bras ?

Le chemin commence là :

par un souffle, une larme, un pardon.