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La traversée de L Ombre éveil à Feu et à Sang

  • Photo du rédacteur: Isayä Shamanka
    Isayä Shamanka
  • 11 mai
  • 4 min de lecture


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En moi, c’est la guerre : Une guerre invisible, silencieuse, mais dévastatrice. Je ne comprends pas pourquoi cette rage bouillonne en moi, prête à exploser à chaque instant. J’essaie de toutes mes forces d’élever mes pensées, de me raccrocher à la lumière, mais chaque effort semble vain. Je me sens comme un monstre, dévoré par des émotions que je ne comprends pas.


Alors, je me tourne vers ce qui me soulage temporairement : je saisis mon tabac, ma beuh, et je me roule un joint. Je cherche à étouffer cette voix intérieure qui me maltraite, qui me tire toujours plus bas. Je veux anesthésier la haine, la honte, le désespoir.

Pourtant, après 15 années de travail intérieur, de thérapies, de méditations, de lectures, je me sens toujours aussi à vif. Quand est-ce que le déclic va se produire ? Je me sens incapable, même cela, je n’y arrive pas.


Je tire une grande bouffée sur mon joint, et peu à peu, je me détends. La voix s’apaise, ma souffrance diminue. Je relativise sur le chemin parcouru : j’ai arrêté de me biturer depuis 3 ans, et c’est déjà extraordinaire. Je ne suis plus aussi réactif qu’il y a 10 ans, mais il y a encore tellement de choses qui me font souffrir et que je ne peux lâcher.

C’est peut-être le moment d’aller voir l’ayahuasca au Pérou. Depuis qu’elle m’appelle, c’est peut-être ma planche de salut.




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Ce souvenir que j’ai enfoui me hante… Et m’a longtemps empêchée d’approcher la Madre

J’ai 30 ans. Je vis à Barcelone. Je bosse dans un restaurant gastronomique réputé. En surface, tout roule.

Mais chaque week-end, je m’effondre dans les paradis artificiels : cocaïne, vodka, weed. Je dérive de nuit en nuit, en quête de sensations fortes pour fuir une douleur que je ne veux pas nommer.

Mes amis me parlent du LSD depuis un an. Ça a l’air “fun”, léger, psychédélique… un jeu coloré. Alors je me laisse tenter. Direction le Boom Festival, ce Woodstock de la transe, avec des Hollandais rencontrés dans le train, des packs de bières, de la C… Et l’espoir de trouver ce fameux LSD.

Et je le trouve. Un pote dealer hésite à m’en vendre. Il me dit que je ne suis pas prête. Mais j’insiste. Je le harcèle. Il finit par céder. Quelques gouttes d’un LSD d’une pureté exceptionnelle.J’ignore que je viens de franchir une porte dont je ne connais ni la serrure, ni le gardien.


🌪️ Le voyage commence… et l’enfer s’ouvre

Je bois. Je ris. Je danse. La forêt enchantée m’appelle. Les basses vibrent sous mes pieds.

Puis, soudain… quelque chose bascule.Un étau m’écrase la poitrine. Je ne peux plus respirer.Le ciel me tombe sur la tête. Je regarde les étoiles… elles me jugent. Je vais mourir. Là. Maintenant.Je me fige. La musique devient un hurlement.Le rythme me transperce, chaque note est une lame.Tout devient sombre. Oppressant. Irréel. Je veux fuir, mais je suis piégée à l’intérieur de moi-même.

J’appelle Yvelle. Je hurle. Je supplie qu’on m’emmène à la tente des perches. Je titube. Je ne vois plus clair. Je suis déjà en train de me dissoudre. Je n’ai plus de corps. Je ne suis plus rien qu’un cri.




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Un monde de cauchemar s’ouvre sous mes pieds

Une porte intérieure s’ouvre en grand… Et je suis engloutie.

Me voilà enfermée dans un univers parallèle : un monde tordu, infecté, peuplé de monstres, d’araignées noires, d’ombres visqueuses.Elles m’attaquent. Elles veulent ma vie.Je suis démembrée de l’intérieur. Mon esprit explose.Chaque instant est une torture psychique. Un enfer vivant.

Je suis shootée. Xanax. Sédatifs.Je passe 72 heures allongée sous surveillance psychiatrique dans cette tente.À chaque réveil, l’horreur recommence. J’ai perdu la notion du temps. Je suis piégée dans une boucle.La réalité n’existe plus.

Quand je ressors enfin, je ne me souviens de rien.Ni de la prise de LSD.Ni de la tente.Mais je sais une chose : j’ai perdu mon âme.


🖤 Les mois suivants sont une chute libre…

Je dérive pendant un an, vidée de tout.Je consomme chaque jour. Coke, alcool, joints.Je ne ressens plus rien. Ou plutôt : je ressens trop.Trop de rage. Trop de vide. Trop de honte.

Je me hais.Je suffoque dans mon propre enfer.Je suis brisée, et je le cache derrière des sourires et des lignes de poudre.Plus rien ne me rattache à la vie.


🌱 Le long chemin de la reconstruction

Un jour, je rentre en France. C’est le point zéro.Je commence une thérapie.10 ans de plongée dans mes abîmes :Hypnose. Rebirth. Soin vibratoire. Alchimie. Fréquences de lumière.Mantras. Médecine de l’âme. Transmutation.

Des années plus tard, je retrouve Yvelle. Elle me raconte ce que j’avais oublié.Et tout me revient.Le puzzle. L’horreur. Le voyage.Ce n’est pas moi qui ai oublié. C’est mon âme qui s’est cachée pour survivre.



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C’est pourquoi je n’osais pas venir te voir, Madre Ayahuasca

J’étais tétanisée à l’idée de revivre cet arrachement.De replonger dans ces dimensions interdites.De me perdre à nouveau.

Mais aujourd’hui, je sais.Tu n’es pas une drogue.Tu es une médecine.Tu es sacrée. Tu es une guide. Tu es une mère.

Et dans chaque cellule de mon être, je sens :C’est toi, et toi seule, qui peux me libérer de cette prison.

Je suis prête.Prête à mourir à l’ancienne moi.Prête à renaître.

 
 
 

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