Choisie par Ayahuasca : Naissance d'une mission sacrée
- Isayä Shamanka
- 20 mai
- 2 min de lecture

Dans ce deuxième mois de diète, Estela a ajouté à ma médecine la Bobinsana. Quelle grâce.C’est une plante d’une douceur infinie, connue pour être liée à l’esprit d’une sirène, La Sirenita, comme l’appellent tendrement les chamans.
Elle incarne la tendresse, le lâcher-prise, la poésie, la compassion.
Depuis qu’elle m’accompagne, je sens une présence subtile qui m’enveloppe dans un manteau de douceur. Elle se marie à merveille avec le Cacao, amplifiant cette sensation d’amour inconditionnel qui coule à l’intérieur de moi.
Le centre, en revanche, est vide.
Et cela me fend le cœur.
Depuis le Covid, leur compte Instagram est resté à l’abandon.
Les commentaires Google sont durs, parfois cruels.
La concurrence est rude. Et les blessures laissées par la pandémie — entre autres, des passagers partis sans jamais payer — ont fragilisé leur équilibre.
Le centre a du mal à se relever.
Ayant travaillé dans l’hôtellerie, je perçois immédiatement les points faibles dans leur organisation — et ce sont exactement ceux que je lis dans les commentaires des voyageurs. Pourtant, je vois aussi tout ce qui pourrait être amélioré, réparé, embelli. Je vois comment redéployer leur communication. Comment rallumer la flamme.

Car derrière ce lieu, il y a des êtres rares.
Estela est une guérisseuse exceptionnelle, au cœur immense, aux icaros puissants, imprégnés d’un amour profond.
Son frère Roldan, d’une douceur désarmante, canalise des chants emplis de la force des plantes et des esprits de la nature.
Tous deux sont entièrement dévoués à leurs passajeros. Ils donnent tout, jusqu’à l’âme, pour accompagner chacun dans la lumière, loin des mondes obscurs.
Estela a plus de 30 ans d’expérience avec l’Ayahuasca. Elle a travaillé dans de nombreux centres à Iquitos et Pucallpa. Année après année, elle a mis de l’argent de côté pour construire ce lieu.
Aujourd’hui, il fait vivre toute sa famille : sa fille en cuisine, ses frères à la gestion, des cousins à l’entretien du terrain
.Elle a vu trop de centres sombrer, déstabilisés par des gringos venus chercher l’extase plutôt que la guérison.
Alors, ici, elle veille. Elle dose avec rigueur. Ici, on ne vient pas pour planer — on vient pour guérir.Elle a le cœur d’une mère et la force d’un pilier.
Elle dirige avec amour… mais aussi avec la sagesse ferme de celle qui sait ce qu’elle fait.
Et puis, un jour, elle s’est tenue face à moi.
Son regard profond s’est ancré dans le mien.
Et avec la plus grande simplicité, elle m’a dit :
« C’est toi. C’est toi qui vas travailler pour nous. C’est l’Ayahuasca qui me l’a dit. »
Je serai le pont entre les passajeros et le centre. Je m’occuperai du booking, des échanges, de la page Instagram.Et en échange, chaque année, je pourrai venir diéter ici deux mois, gratuitement.
À cet instant, un de mes rêves les plus fous s’est matérialisé.

J’ai été choisie.Par l’Ayahuasca
.Pour être au service des plantes.
Pour servir un centre chamanique.
Pour faire rayonner ceux qui m’ont tant donné.
Je crois qu’à ce moment-là, je n’avais pas encore pleinement conscience de l’impact de cette décision. Mais dans les replis silencieux de mon âme, je savais déjà que quelque chose d’immense avait commencé.
Un nouveau chapitre.
Celui du service.
Celui de la gratitude.
Celui de la médecine vivante.




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